La portée d’une artiste doit être plus élevée que ce qu’elle peut saisir
Avec deux pieds et le poids parfaitement équilibré entre le gauche et le
droit, la chaise sert souvent d’escabeau pour les femmes, dans la cuisine, le
placard ou à chaque fois qu’elle doit saisir quelque chose qui est hors de sa
portée. La nature symbolique de cet acte a été le concept retenu pour la chaise
que l’on m’a demandé de transformer. Étant donné que je n’étais pas astreinte à
demeurer fonctionnelle, j’ai laissé libre cours à ma créativité.
Voici ce qui est arrivé : en rendant visite à ma sœur à Ottawa, nous
sommes allées dans tous les magasins de seconde main dans la région; c’est elle
qui m’a fait remarquer la paire de chaussures rouges. Nous avons toutes deux ri
parce que notre mère ne nous aurait jamais laissé porter des chaussures rouges,
pour des raisons qu’elle ne nous a jamais dites! Qui ne connaît pas le conte de
fée, Les Souliers rouges, symbole de lutte et de découverte de soi. D’un autre
côté, ces souliers sont le symbole de la tenue que les femmes portent pour
ralentir le pas, se montrer plus grandes et se sentir plus séduisantes.
Donc la politique des souliers soulève à nouveau la question posée lors
de mon exposition solo de 2008 à Toronto, qui s’intitulait : « Dévoiler le
soutien-gorge, c’est demander : Pourquoi portons-nous ce que nous portons?
» Et comment cette surélévation spéciale et ce soulèvement particulier au moyen
des vêtements nous aident-ils à atteindre ce à quoi nous aspirons dans la vie?
An Artistʼs reach must be higher than
her grasp or whatʼs a heaven for
With two feet and weight perfectly
balanced between the left and the right, the chair often serves as a ladder for
women, in the kitchen, the closet or wherever she needs to grab something out
of her reach. The symbolic nature of this act was the chosen concept for the
chair that I was asked to transform. Since it did not need to remain functional
I let loose my creativity.
What happened is this: While visiting
my sister in Ottawa we went to all the secondhand stores in the area, it was
she that pointed out the pair of red shoes. We both laughed because our mother
would never let us wear red shoes, reasons never-given! Who doesn’t know the
fairytale, The Red Shoes, symbol of struggle and finding oneself. On the other
hand these shoes are symbol of the attire that women wear to slow them down,
heighten them and make them feel glamorous.
So the politics of the shoes opens
once again the question that my solo (2008) in
Toronto, entitled, Unveiling the Bra
asked: Why do we wear what we wear? And how does this special heightening and
uplifting through clothes help us achieve what we aspire to in life?
Bernice Sorge |
Bernice Sorge |
Bernice Sorge |
NOTES BIOGRAPHIQUES
Bernice Sorge vit et travaille dans une vieille église loyaliste des
Cantons-de-l’Est au Québec. Son emplacement dans le pré d’un agriculteur lui
fournit l’inspiration de ses imprimés botaniques de plantes sauvages de la
région. Bernice a développé une technique qui utilise les plantes comme matrice
de ses plaques d’impression, ce qui a pour effet d’enregistrer la taille exacte
et le détail de chaque plante ou feuille. Bernice Sorge a exposé à l’occasion
de plus d’une centaine d’expositions au Canada et dans différentes parties
monde, dont Paris, Hiroshima, Tokyo, New York, Vancouver, Toronto, Ottawa et
Montréal, et elle a été artiste invitée pour les célébrations de la Journée du
Canada à l’ambassade canadienne de Damas, en Syrie, en 2006. Sa grande feuille
murale a fait partie de l’exposition du Musée des civilisations, « Ces pays qui
m’habitent », une exposition de 27 artistes canadiens d’origine arabe.
Bernice a obtenu le Premier Prix d’excellence lors de la biennale « L’art et le
papier » (2003) à Ottawa et le Prix Innovation (2004), à St. Francis Xavier,
Nouvelle-Écosse, ainsi que le prix Choix du public (2005). Elle prépare
actuellement une démonstration sur les nouveaux médias en gravure d’art à la
suite d’une subvention de résidence du réseau ELAN et du Conseil des arts du
Canada en 2010. Les collections incluent celles du Cirque de Soleil, de Loto
Québec, etc. ainsi que des collections privées de différentes parties du monde.
BIO/CV
Bernice Sorge lives and works out of
an old Loyalist church in the Eastern Townships of Quebec. Its location in a
farmer's pasture is the inspiration for her botanical prints of the wild plants
of the region. Bernice has developed a technique that uses the plants as the
matrix for her printing plates thus recording the exact size and detail of each
plant or leaf. Sorge has exhibited in more than 100 exhibitions in Canada and
different parts of the world including Paris, Hiroshima, Tokyo, New York,
Vancouver, Toronto, Ottawa, Montreal and was invited artist for Canada Days
Celebration by the Canadian Embassy in Damascus Syria in 2006. Her large leaf
mural was part of the Museum of Civilizations exhibit, The Lands Within Me in
2003, an exhibit of 27 Canadian artists of Arab origin. Sorge won First Prize
of Excellence in Biennale, “L’art et le Papier” (1993), Ottawa and the
Innovation Prize, St. Francis Xavier, N.S., (2004) as well as the People’s
Choice Award (2005). She is preparing a show working on new media in
printmaking as a result of a Residency Grant from Elan and Canada Council in
2010. Collections include: Cirque de Soleil, Loto Québec, etc. and private collections
in different parts of the world.
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